vendredi 13 décembre 2019

Emballez, c'est pesé !

Ha ! Noël... Le sapin, les décorations, les cadeaux... Et le maxi sac poubelle rempli à craquer de papier cadeau qui n'aura servi à rien ou presque avant de finir sa course à la décharge.

Tous les ans, ce sont des quantités industrielles de papier, scotch et rubans qui partent à la poubelle, trop rarement au recyclage, après un bref usage. Le jetable dans toute sa splendeur.

Et ce gâchis est aggravé par la tendance actuelle des papiers métallisés ou brillants. Vous savez, ces papiers miroirs qui reflètent les loupiotes du sapin à vous en coller mal au crâne dès le matin ! Et bien ces papiers n'ont de papier que le nom : ils sont composés essentiellement de plastique et ne sont pas recyclables dans la plupart des communes. Seuls certains centres de tri en France peuvent les gérer et les recycler. 

Pourtant, il existe des alternatives ! Du recyclable au réutilisable !
Tout d'abord les vrais papiers. Craft, images de magasines... Même le papier journal peut faire de très jolis emballages avec un peu de customisation. 



Mais ma préférence va nettement au furoshiki, qui peut être à la fois issu du recyclage (chutes de tissus, vêtements usagés et non donnables...) et réutilisé d'une année sur l'autre. 
Si vous avez le temps de confectionner de jolis sacs, l'emballage peut même devenir un cadeau en lui-même, s'ajoutant au présent emballé. 

Pour ceux qui connaissent le blog, vous savez que j'ai déjà fait un article sur le sujet (pour les autres, il est ici), je ne vais donc pas me répéter, je vous laisse aller voir les méthodes. 
Si elles vous paraissent compliquées, sachez qu'il suffit souvent de faire comme avec du papier, mais avec un carré de tissu : enroulez, placez un ruban dans chaque sens pour maintenir... et c'est tout. 
Si vous êtes patients ou désœuvrés, vous pouvez réaliser des sachets. Voici des tutoriels assez simples ici et pour en confectionner (perso, j'ai la flemme...).

Et pour illustrer, voici quelques-uns de mes paquets de l'an dernier. Noël 2018 : aucun papier cadeau dans ma poubelle ! Et je compte bien réitérer cette année ! 

Et vous ?

 Dans des serviettes de table :




Dans de vieux t-shirts :


Dans des chutes de tissus :





Et même dans un ancien paréo !


vendredi 8 novembre 2019

Une couille dans le potage (linguistique)



Si je n'ai pas au moins 300 vues avec un titre aussi racoleur, je ne sais pas où va le monde ma bonne dame…

Alors que j’ai habituellement tendance à m’en foutre comme de ma première cuillère (à potage, donc), j’ai été confrontée la semaine dernière au sexisme ordinaire du langage. Et (oh ! Surprise !) j’en ai été profondément agacée.

Résumé de la situation :

18h30, il fait nuit, il pleut et je dois laver une couette à la laverie automatique. Les gens étant incapables de la moindre propreté, le parking est un piège à pneu constellé de tessons de bouteilles. Et comme, en ce qui concerne les pièges, j’ai quelque chose d’un elfe… Me voici dans le noir, sous la pluie, en t-shirt (parce que les manteaux, c’est pour les faibles… ou ceux qui pensent à les prendre), à changer ma roue éclatée.
Règle numéro un avant d’affronter une corvée : râler. Si si, c’est important. Ça rend plus efficace, surtout si vous y ajoutez une bordée d’injures. Étant seule, j’envoie une photo du carnage et un petit commentaire cynique à un ami compatissant avant de me mettre à la tâche. 
Quelques minutes et de nombreux jurons plus tard, réponse de l’ami compatissant et dialogue improbable :
«- Merde ! Comment tu vas faire ?
- Heu… Je vais changer la roue ? Que veux-tu que je fasse d’autre ?
- Mais tu sais faire ça ?
- Oui. D’ailleurs j’ai déjà fini.»

Et là, réponse :
«- Wahou ! Quel bonhomme !»

Perplexe, j’hésite entre rire, me gratter une couille ou vérifier que mes seins sont toujours là.

Sachant que l’ami en question n’a vraiment rien du «gros macho sexiste pourvu d’un QI négatif», que c’est même un fervent militant de l’égalité des sexes, je sens bien que sa phrase est supposée être un compliment… Mais vraiment, je n’y arrive pas.

Un bonhomme ? Vraiment ? L’usage approprié du cric et de la clef à pipe aurait donc provoqué l’ablation magique et subite de mon utérus (et de ce qui s’y rattache, on ne va pas chipoter pour si peu) ? Et la poussée, également magique et subite, d’une paire de bourses velues surmontées d’un petit chauve en col roulé ?

Non, vraiment, je m’interroge… Je viens d’investir dans une nouvelle cup, dois-je la renvoyer au profit d’un lot de rasoir Gilette ? Ou puis-je inverser le processus en repassant convenablement un col de chemise ?

Plus sérieusement, ce sexisme ordinaire du langage m’exaspère. Comme si une femme capable de s’assumer de A à Z devenait, d’un coup, pouf pouf, un homme.
J’en déduis que l’autonomie est un obscur breuvage de sorcière à haute concentration en testostérone. Un genre de potion magique à base de coucougnettes broyées (avouez que vous avez l’image... De rien, ça me fait plaisir.) qui transformerait celui qui le consomme en un être admirable, pourvu de toutes les capacités, donc d’attributs masculins.

Petit cours de biologie appliquée à la mécanique de base : pour changer une roue, il vous faut : une roue neuve, une clef à pipe de la bonne taille, un cric, vos mains et éventuellement le poids de votre corps pour desserrer les écrous. ET C’EST TOUT ! Comme vous voyez, l’usage d’un pénis est inutile. Voir franchement déconseillé… sérieusement, ça doit faire super mal…
Dans notre prochain numéro, nous verrons comment cuire des saucisses sans vag… Pardon, je m’égare.

Le pire dans tout ça, c’est que cette petite phrase anodine se veut un compliment. Alors que la même phrase au féminin est employée… comme insulte.
Un homme est ému par un film ? Quelle gonzesse ! *rire gras*
Un homme sait cuisiner et prend plaisir à le faire pour sa femme ? Une vraie petite femme d’intérieur ! *rire gras bis*
J’invite d’ailleurs les coutumiers de cette dernière version à aller le dire à Gordon Ramsay dans sa cuisine. Moi, je regarderai en riant avec du pop-corn (au beurre, pour le gras).

Donc reprenons, pour être bien sûr-e-s d’avoir tout compris :
- L’autonomie est une potion à base de testostérone.
- La sensibilité (et la capacité à faire son ménage) est une potion à base d’œstrogènes (et c’est carrément la honte).

Et les «comme une fille» se multiplient comme synonyme de médiocrité : Tu cours comme une fille, tu pleures comme une fille, tu frappes comme une fille… Juste pour information, la dernière fois que j’ai frappé quelqu’un (sur un tatami), il a dit «aïe». Et même «Aïeuuuuuuuuuh ! Pu**** de bor*** de mer** ! Tu m’as fait mal, conn**** !». Pas «tu frappes comme une fille».

Personnellement, je trouve cette tambouille indigeste. Et il serait plus que temps de dégraisser le bouillon du langage de toutes ces allusions idiotes. Car au final, ces phrases sont tellement passées dans le langage courant qu’elles ne sont même plus vraiment sexistes. Seulement débiles. En tout cas pour une majorité de ceux qui les emploient. Et soyons réalistes : la minorité restante est à dégager avec la graisse du bouillon.


jeudi 9 mai 2019

Deux petites étoiles

"Il faut beaucoup de chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse" Nietzsche

"Il y a toujours un soleil derrière les nuages"

Je reprends la plume après plusieurs années sans rien écrire. 
Ce texte n'est pas fantastique, mais vous n'imaginez même pas le plaisir que j'ai pris à l'écrire. réécrire quelque chose m'a fait un bien fou. Du coup, le blog va peut-être reprendre de l'activité... Qui sait...

Deux petites étoiles

Deux petites étoiles
Au fond de mon silence
Deux petites étoiles
Apparues par hasard
Tournent
Dansent
Et m'emportent
A nouveau dans la ronde.
Comme le souffle revient
Me ramène à la vie
Son regard sur mon âme
Me ramène à l'envie
Simple
D'être moi.
Sans attentes.
Sans espoirs vains.
Juste aujourd'hui
Et le soleil au-dessus des nuages.
Le soleil
Brillant.
Comme deux petites étoiles.

lundi 22 janvier 2018

Initier les enfants à l'opéra

Il y a quelques jours, j'ai publié une virulente critique de "La Flûte Enchantée", dans sa version adaptée aux enfants. Néanmoins, cette médiocrité n'est pas la norme, fort heureusement.

Avant cette malheureuse réservation, la gnomette avait déjà été voir deux spectacles d'initiation à l'opéra qui l'avaient laissée enchantée. Pas comme la flûte, donc.

La voilà la voix de Lola



L'intrigue est on ne peut plus simpliste : Mademoiselle Lola boit une potion donnée par une sorcière et perd sa voix. Elle ne va pas pouvoir chanter pour le Prince Luluberlu ! Zut alors... 
Mais le médecin va l'aider à retrouver sa voix et à chanter de plus en plus haut.

Une histoire simple, mais sans niaiserie excessive, qui permet de faire chanter diverses chansons lyriques à l'héroïne. Rossini, Gounot, Bizet... Un joli répertoire enjoué, bien choisi pour donner le goût de l'opéra aux enfants.

Nous avions vu la pièce à la comédie Saint Michel (3 fois...), mais actuellement, vous pouvez la voir Chennevièvre sur Marnes (94). Vous pouvez aussi attendre qu'elle repasse à Paris.

Les Sorcifées



Cette fois l'histoire est un peu plus fouillée. Une jeune princesse dépérit et ses suivantes essaient tout et n'importe quoi pour la guérir. Elle consultent des voyants, invoquent les esprits... et bien sûr tout cela tourne assez mal pour elles ! Elles vont subir diverses transformations avant de retrouver leur forme normale et de guérir la princesse. 

La pièce dure une bonne heure et nous fait découvrir (ou redécouvrir pour les plus grands) un grand nombre d'airs d'opéra. Satie, Dvorak, Verdi, Purcell, Offenbach ... Il y en a pour tous les goût et dans plusieurs langues !

Malheureusement, la pièce n'est plus jouée actuellement mais elle revient régulièrement grâce à son succès. Donc surveillez bien ici ! Vous pouvez également suivre leur page Facebook et les contacter pour organiser leur venue dans l'école de vos enfants !

mardi 16 janvier 2018

Persée, la palpitante épopée pipée perpétuelle (A la folie Théâtre, Paris 11e)

Histoire de ne pas rester sur un échec (voir article précédent : "la flûte (dés)enchantée"), nous voici parties samedi 13 janvier rue de la Folie-Méricourt pour aller voir "Persée, la palpitante épopée pipée perpétuelle". Spectacle réservé au et par hasard, qui fut une excellente surprise.




Alors l'histoire de Persée, tout le monde connait. L'oracle fait à Acrisios, Zeus qui se tape Danaé sous la forme d'une pluie d'or, Persée élevé par Polydectès, la gorgone Méduse... tout ça tout ça. Je ne vais pas vous refaire le mythe, vous connaissez. Et si vous avez des petits trous de mémoire, allez voir ou . Ou dans un dico, ça marche aussi.

Alors si vous êtes un acharné du respect des mythes, passez votre chemin. Mais si vous avez de l'humour et quelques références improbables (disons de la mythologie aux publicités des années 90), cette pièce est pour vous !

La pièce dure 1h15... et on en redemande ! Sur scène, 6 comédiens qui assurent chacun plusieurs rôles avec une énergie à couper le souffle. Zeus, Hadès, Héra, Castor et Pollux... Ils sont tous là, sans oublier ceux qu'on n'attend pas et dont je ne vous dirai rien ! Si ce n'est qu'ils vous feront rire. 

Calembours, running gag, jeux de mots, anachronismes assumés... Toutes les ficelles y passent, même les plus usées. Mais ça fonctionne. Pas une seconde d'ennui, on rit, tous. Le public comportait des seniors, des plus-jeunes-mais-pas-tout-à-fait-vieux, et ma fille de 7 ans. J'ai eu un peu peur que cet humour qui m'a fait rire sincèrement lui passe au dessus de la tête, mais non. Comme avec Disney (pardon pour cette comparaison de merde), il y en a pour tous les âges. Nous n'avons pas ri des mêmes choses, pas toujours aux mêmes moments, mais nous avons ri (beaucoup) toutes les deux, et c'est bien là l'essentiel. 

Cela dit, nous n'y sommes pas allées les mains dans les poches. Pour qu'un enfant rit, encore faut-il que son esprit soit suffisamment disponible pour percevoir l'humour. Donc n'y emmenez pas des enfants trop jeunes ou sans habitude du théâtre (je dirais 6 ans ET l'expérience du théâtre). Et surtout, prenez le temps de leur conter quelques mythes avant. Celui de Persée, évidemment, celui de Narcisse, de Sisyphe, les frasques de Zeus (édulcorées, n'allez pas les perturber !) ... Cela leur donnera des points de repère dans les personnages et vous évitera de devoir expliquer qui est qui (j'ai dû expliquer Sisyphe).  

Bref, vous l'aurez compris, nous avons passé un excellent moment. Un vrai bon moment de théâtre pour jeunes et moins jeunes. Alors n'hésitez pas : si vous avez l'occasion d'aller traîner vos guêtres dans le 11ème, faites le détour par le théâtre A la Folie et allez voir ce petit bijou au nom improbable !

Bonne séance à tous !

PS : si vous voulez d'autres avis, faites un tour sur leur page facebook, ici.

lundi 15 janvier 2018

La flûte (dés)enchantée, spectacle enfant au théâtre Essaïon

Critique (virulente) de spectacle enfant : La flûte enchantée, actuellement au théâtre Essaïon

Étant maman d'une gnomette de 7 ans, je commence à avoir une certaine habitude des spectacles pour enfants. Théâtre, initiation à l'opéra, danse, magie… Le choix est vaste. Autant que l'éventail de qualité, et ce n'est pas peu dire.
Ma gnomette ayant adoré ses précédentes rencontres avec l'opéra, nous sommes allées voir vendredi 5 janvier « La flûte enchantée » au théâtre Essaïon (Paris, derrière Beaubourg).




A priori, c'était plutôt une bonne idée : un après-midi pluvieux, un joli conte, la musique de Mozart… Le tout dans une mise en scène adaptée aux enfants. Et c'est là que le bas blesse, ou que la flûte se désenchante...

Adapté aux enfants… Dans ma grande naïveté, j'ai imaginé que cette adaptation signifiait « se limiter aux plus grands airs » et « introduire un conteur ». Ce qui en soit aurait été une bonne idée, l'histoire étant en allemand, donc pas évidente pour des enfants, et très longue. Que nenni ! J'étais, hélas, loin de me douter de ce qui nous attendait réellement. Tremblez, mortels, car je ne vous en épargnerai pas le récit.

Alors oui, il y a une narratrice sur scène, habillée en oiseleur, jusque là tout va bien. Elle conte et explique l'histoire, tenant tour à tour certains rôles, prioritairement Papageno et Papagena, bien sûr. Hélas, elle le fait en prenant les enfants pour des débiles mentaux. « Roulalalalalala… c'est compliqué cette histoire ! Roulalalalala ! Il est vilain Mozart de mettre plusieurs histoires dans la même histoire ! » … Et je n'exagère même pas, pas besoin, ce sont très exactement les mots donnés sur scène.

Bref, l'histoire est tronquée, racontée avec les pieds (et des pieds pas propres) et façon neuneu. Soit. Reste la sublime musique de Mozart, me direz-vous. Le grand air de la Reine de la Nuit… Les bavardages charmants de Papageno… Le mystérieux Sarastro... Et bien non ! Même pas ! Que dalle ! Remballez vos attentes ! La musique passe en bruit de fond sur un vieux poste… Elle est à peine audible, le plus souvent masquée par les déblatérations aberrantes de la comédienne. Il faudra attendre que la comédienne (chanteuse lyrique?) entonne deux extraits pour avoir un aperçu de la musique… et se dire que finalement, le poste, ce n'était pas si mal ! Deux extraits, dont un chanté faux. Fabuleux. Ma filleule s'est bouché les oreilles sur le premier extrait.

Vous l'aurez compris, je n'ai jamais été aussi déçue d'une pièce. Et pourtant, j'en ai vu quelques unes (filière théâtre oblige)... mais jamais un tel massacre !
Je laisse le mot de la fin à ma gnomette : « Mais t'inquiète pas maman, j'ai aimé quand même un peu : le serpent était rigolo ! ».
Ceux qui connaissent l'histoire savent également quel est le rôle du serpent...


Et ceux qui ne savent pas, allez voir le résumé , et écouter ici !

mardi 19 décembre 2017

Du célibat

Je tente aujourd'hui de réveiller le blog. Et je commence par un petit constat un peu déprimant. Déprimant mais lucide. Et la lucidité, ça a du bon : ça fait avancer et laisser la merde derrière soi.






Ha, le célibat… Ce grand sujet d'achoppement avec vos ami(e)s. Que vous soyez nouvellement célibataire, toujours célibataire, encore célibataire, au final peu importe : à leurs yeux, vous n'êtes pas en couple. Et ça c'est maaaaaaaaaaaaaaal ! Et oui, parce que le couple, c'est la norme, la salvation, l'éden, le nirvana… hein ? Quoi ? Taux de divortialité en hausse constante depuis des années ? 236 300 mariages et 123 700 divorces en 2015 (soit environ 1 pour 2, source insee) ? Meuh non ! Le nirvana qu'on vous dit !

Mais bon, après tout, chacun voit midi à sa porte, et leur opinion n'engage qu'eux… ou pas. Parce que le problème est bien là : Il n'y en a pas un pour rester à sa place et ne pas chercher à appliquer son opinion aux autres. Le prosélytisme conjugale est partout, il est insidieux, vicieux, omniprésent. Dans la publicité, dans les films et les livres, bien sûr, mais aussi et surtout dans le regard de vos amis.

Et là, chacun sa méthode.

Il y a ceux qui vous disent « non, mais t'inquiète pas, tu es une belle femme (ou un bel homme, ça marche aussi), tu vas retrouver quelqu'un ! Et puis tu es encore jeune... ». Celui-là, heureusement que les lois sur le meurtre sont assez strictes. Parce qu'il faut bien l'avouer, l'envie de l'étriper avec les dents est souvent très forte. Ou avec une petite cuillère émoussée, chacun ses goûts, on ne juge pas.

Il y a ceux qui vous arrangent des rancarts. Ha ! Le fameux rancart avec « le/la pote célibataire qui va forcément nous plaire… D'ailleurs ils ne savent même pas pourquoi ils n'y ont pas pensé avant… ». Je peux répondre à cette question : c'est parce qu'avant, vous pensiez, justement ! Se mêler des affaires de fesses ou de cœur des copains, ce n'est pas penser : c'est vomir avec le cerveau. Alors recommencez à penser, et foutez la paix à notre cul. Merci.

Vous avez aussi ceux, plus rares heureusement, qui vous poussent à vous inscrire sur les sites de rencontre (voir vous y inscrivent eux-même). Alors mon conseil si vous êtes une femme : faites-le un peu avant les fêtes. Comme ça, vous aurez de quoi remplir un magnifique calendrier de l'avent avec des photos de bites. Trop classe ! On en rêvait.

Et enfin, et c'est là que je veux en venir, il y a ceux qui vous oublient. Ceux-là, ils font mal. Vraiment. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Je vais vous éclairer. Les gens en couple sortent (au sens très large du terme) avec d'autres couples. « Tiens, et si on se faisait un resto avec Germaine et Alphonse ? » « Ha oui, bonne idée, ça fait longtemps qu'on ne LES a pas vus ! ». Le LES est prédominant. Si nous sommes deux, il faut un miroir en face. Donc deux aussi (oui je sais compter jusqu'à deux, même trois, mais seulement après deux cafés). Vous, la/le célibataire, vous faites un mauvais miroir.
Alors on se réfugie derrière des bons sentiments « Nan, mais Jocelyne, elle va tenir la chandelle, ce n'est pas sympa pour elle... ». C'est vrai que tenir Jocelyne à l'écart de tous les événements amicaux, c'est trop sympa. Elle vous décernera sûrement la médaille de l'ami(e) de l'année.

Alors décortiquons un peu cette idée de merde de « tenir la chandelle », voulez-vous ? D'ailleurs, si vous ne voulez pas, je vais le faire quand même. C'est mon blog, je fais ce que je veux. Qu'est-ce que ça veut dire « tenir la chandelle » ? Ça veut dire qu'elle va s'ennuyer. Hein ? Mais pourquoi ?
De deux choses l'une : soit vous considérez Jocelyne comme une grosse débile incapable de parler à deux personnes en même temps, soit c'est vous le problème.
Alors ? Est-ce vous le problème ? Êtes-vous si incapables de parler à une même personne plus de 10 seconde ? Ou alors, vous êtes incapables d'arrêter de vous tripoter assez longtemps pour ne pas générer de malaise ? Depuis que vous êtes deux, vous avez jeté vos cervelles et vous n'avez plus de centres d’intérêts autres que « qui sort la poubelle ce soir ? » et "Ho, oui ! Tripote moi encore !" ?
Si c'est le cas, inquiétez-vous pour vous, pas pour Jocelyne.

Donc oui, c'est une idée de merde. Mais la majorité des couples s'en servent régulièrement pour évincer leurs ami(e)s célibataires. Et c'est pour cette raison que beaucoup de célibataires finissent… seul(e)s.

Être célibataire, c'est une fois sur deux un choix, pas une calamité. Du moins au départ. Mais rapidement, on se rend compte qu'être célibataire veut dire être seul(e). Parce que vos ami(e)s vous abandonnent. Ho ! Pas du jour au lendemain ! Non, progressivement. Ça se met en place insidieusement, au fur et à mesure qu'ils font ce constat simple : vous ne courrez pas après une nouvelle « moitié ». Alors commence l'exclusion. Les dîners entre couple, les soirées sans autre célibataire (oui n'oubliez pas, vous êtes trop cons pour parler avec des gens en couple)… On ne vous invite plus. Et ce n'est que la première étape. Après on ne répond plus à vos invitations, ou le moins souvent possible. Vous proposez un réveillon, ou tout autre événement des mois à l'avance, mais on va toujours donner la priorité à une invitation émanant d'un autre couple. Même si cette invitation arrive à la dernière minute. Le comble étant de vous laisser sans réponse en attendant une autre invitation. Le fameux « pour le moment j'ai rien de prévu, je te tiens au courant. »… Ont-ils la moindre conscience de ce que cette réponse a d'insultant ? Et oui, vous n'êtes plus que le « faute de mieux ». Merveilleux.

Au final, on finit par s'y faire et ne plus chercher à voir ces personnes. On finit toujours par ne plus essayer. Certains se mettront en couple par dépit avec un(e) aussi dépité(e) qu'eux. D'autres feront le choix d'être célibataires et seul(e)s. Parce qu'ils ne se reconnaissent définitivement pas dans le modèle du couple. Qu'ils se considèrent (sacrilège ! Hérésie !) comme entier à eux seul(e)s. Ils n'ont donc pas besoin d'une « moitié » d'urgence. Mais quand nous faisons ce choix, nous savons que la solitude sera notre plus fidèle amie.


Alors bien sûr, il existe quelques couples qui ne se comportent pas comme ça. Qui demeurent des individus et pas des « moitiés ». Ceux-là restent fidèles à eux-même… et à vous. Ils sont rares, et ne vous faites pas d'illusions : si vous avez, comme moi, trois couples de cette sorte dans vos amis, alors vous êtes extrêmement privilégié(e)s. Choyez-les car les autres vous tourneront le dos tôt ou tard.