Critique (virulente) de
spectacle enfant : La flûte enchantée, actuellement au théâtre
Essaïon
Étant maman d'une
gnomette de 7 ans, je commence à avoir une certaine habitude des
spectacles pour enfants. Théâtre, initiation à l'opéra, danse,
magie… Le choix est vaste. Autant que l'éventail de qualité, et
ce n'est pas peu dire.
Ma gnomette ayant
adoré ses précédentes rencontres avec l'opéra, nous sommes allées
voir vendredi 5 janvier « La flûte enchantée » au
théâtre Essaïon (Paris, derrière Beaubourg).
A priori, c'était
plutôt une bonne idée : un après-midi pluvieux, un joli
conte, la musique de Mozart… Le tout dans une mise en scène
adaptée aux enfants. Et c'est là que le bas blesse, ou que la flûte se désenchante...
Adapté aux enfants…
Dans ma grande naïveté, j'ai imaginé que cette adaptation
signifiait « se limiter aux plus grands airs » et
« introduire un conteur ». Ce qui en soit aurait été
une bonne idée, l'histoire étant en allemand, donc pas évidente
pour des enfants, et très longue. Que nenni ! J'étais, hélas,
loin de me douter de ce qui nous attendait réellement. Tremblez,
mortels, car je ne vous en épargnerai pas le récit.
Alors oui, il y a
une narratrice sur scène, habillée en oiseleur, jusque là tout va
bien. Elle conte et explique l'histoire, tenant tour à tour certains
rôles, prioritairement Papageno et Papagena, bien sûr. Hélas,
elle le fait en prenant les enfants pour des débiles mentaux.
« Roulalalalalala… c'est compliqué cette histoire !
Roulalalalala ! Il est vilain Mozart de mettre plusieurs
histoires dans la même histoire ! » … Et je n'exagère
même pas, pas besoin, ce sont très exactement les mots donnés sur scène.
Bref, l'histoire est
tronquée, racontée avec les pieds (et des pieds pas propres) et
façon neuneu. Soit. Reste la sublime musique de Mozart, me
direz-vous. Le grand air de la Reine de la Nuit… Les bavardages
charmants de Papageno… Le mystérieux Sarastro... Et bien non !
Même pas ! Que dalle ! Remballez vos attentes ! La
musique passe en bruit de fond sur un vieux poste… Elle est à
peine audible, le plus souvent masquée par les déblatérations
aberrantes de la comédienne. Il faudra attendre que la comédienne
(chanteuse lyrique?) entonne deux extraits pour avoir un
aperçu de la musique… et se dire que finalement, le poste, ce
n'était pas si mal ! Deux extraits, dont un chanté faux.
Fabuleux. Ma filleule s'est bouché les oreilles sur le premier
extrait.
Vous l'aurez
compris, je n'ai jamais été aussi déçue d'une pièce. Et
pourtant, j'en ai vu quelques unes (filière théâtre oblige)... mais jamais
un tel massacre !
Je laisse le mot de
la fin à ma gnomette : « Mais t'inquiète pas maman, j'ai
aimé quand même un peu : le serpent était rigolo ! ».
Ceux qui connaissent
l'histoire savent également quel est le rôle du serpent...
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