dimanche 22 septembre 2013

Tant qu'il y aura du vent

Bonsoir à tous (pour autant qu'il y ait encore des lecteurs sur ce blog ?),

Voici l'incipit d'un roman que j'avais laissé de coté. Je le reprends aujourd'hui. Enfin depuis hier plus exactement. En voici les premières lignes. Peut-être pas dans leur version finale. A voir.

Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser votre avis ;)

Loin. Là où le ciel et la mer se rejoignent.

Il sourit intérieurement en se souvenant de cet objectif. Un objectif d’enfant qui ignore encore le sens du mot impossible. Pourtant il n’était plus un enfant. Le soleil et le sel avaient depuis longtemps tanné sa peau. De fines rides se dessinaient autour de ses yeux, comme s’il riait en permanence. Il n’était plus un enfant. Il était un homme. Un homme en partance pour un rêve.

Etrécissant les yeux pour fixer l’horizon, il contemplait la mer autour de son bateau. Tout autour de lui n’était que reflets et miroitements. Calme et silence paisible. Pas un oiseau, pas un insecte. Rien ne venait troubler l’air, rien ne venait trancher l’épaisseur du silence. 
Dans quelques semaines, d’immenses bancs d’anguilles agiteraient la surface de l’eau, attirant pour l’occasion une foule de prédateurs opportunistes. Mais en cet instant, nulle anguille, ni quoi que ce soit d’autre, ne donnait la moindre houle contre l’étrave. Immobile, comme son capitaine et seul marin, la Mnémé attendait un vent qui ne viendrait pas. Et Shuto attendait avec elle. Adossé au bastingage, assis à même le pont, il semblait observer la mer d’huile, la fixer avec intensité comme pour y faire naître une vague par la seule force de son esprit. Mais c’était justement là, dans son esprit, que se créaient les vagues. S’il tournait le dos à la figure de proue, inhabituelle pour un voilier de si petite taille, elle ne hantait pas moins ses pensées.


Mnémé. En baptisant son bateau ainsi, il avait également voulu lui donner les traits de la muse. Mnémé. Muse de la mémoire. Là où tant d’autres auraient choisi une sirène. Mais Shuto n’était pas homme à choisir « comme les autres ». Son voilier était sa mémoire, le cœur de son âme, et depuis le premier jour, il s’adressait à la figure de proue comme à une personne véritable. Aujourd’hui encore, alors que sa pièce de bois gisait entre ses jambes au milieu d’une poignée de copeaux, son couteau à la main, la sculpture abandonnée depuis déjà un long moment, il écoutait la muse chantonner derrière lui. Lui conter sa propre vie, l’entraînant dans les méandres de ses souvenirs.

A suivre...

1 commentaire:

  1. Sans doute qu'il n'y a là aucune inspiration issue de ce livre, mais ce passage me fait penser au Vieil Homme et la Mer, un livre qui m'a toujours beaucoup touché et qui laisse toujours cette émotion intacte lorsqu'on le lit.
    C'est également le sentiment que l'on retrouve ici.

    RépondreSupprimer

Si vous n'avez pas de compte google, il suffit de choisir "Nom/URL" ou "Anonyme", dans le menu défilant "commentaire".
N'hésitez pas !