vendredi 3 juillet 2009

Oro Diktéon



Comme je n'ai pas envie que les vacances soient finies, je vous emmène y faire un tour ! Avant de revenir aux écrits, je ferais donc quelques sujets "tourisme" sur la Crète. En route !


L'Oro Diktéon

La Crète compte environ 3400 grottes répertoriées, mais l’une des plus belles et des plus impressionnantes est surement celle de Psychro, l’Oro Diktéon.
Située sur le flan du mont Dikté, à 1025 m d’altitude à l’ouest de Psychro, elle surplombe le plateau du Lassithi.


Archéologie :

La grotte se compose de deux chambres.
La chambre supérieure que l’on peut voir sans y entrer est de petite dimension et peu profonde. A son extrémité, on a retrouvé un mur d’enceinte qui déterminait un téménos en partie pavé, ainsi qu’un autel carré, construit en pierre de taille non jointe.

La chambre inférieure est beaucoup plus vaste et on y accède au terme d’une descente à pic de plus de 60m. Au fond, se trouve un lac souterrain, ainsi que plusieurs petites salles ornées de stalactites et de stalagmites. L’une d’elle, juste à droite du lac, particulièrement impressionnante, a été baptisée « le manteau de Zeus ». D’après la mythologie, cette grotte aurait vu la naissance du dieu (j’y reviendrais plus loin).

Les fouilles de la grotte ont été commencées au siècle dernier par l’anglais Hogarth et ne sont toujours pas achevées.Néanmoins, les trouvailles déjà effectuées ont permis de dresser un portrait peu commun de ce lieu. En effet, on y a trouvé des traces du culte de Zeus datant du Minoen Moyen II (soit environ 1800 av. JC) pour les plus anciennes, et de la fin de l’époque archaïque orientalisante pour les plus récentes (soit 600 av JC). Soit un culte qui a perduré sur plus de 1200 ans, ce qui est un fait exceptionnel. D’autant que les objets reliés au culte de Zeus n’ont pas été les seuls retrouvés : des pointes de flèche et des objets de pierre taillée témoignent qu’un autre culte était rendu en ces lieux bien avant. Archéologues et historiens s’accordent à dire qu’il s’agissait probablement d’un culte de fertilité et d’abondance rendue à la Déesse Mère.

Les objets retrouvés sont des ex-voto, on peut les observer au musée d’Héraklion ou dans celui d’Oxford. Une grosse partie se compose d’idole de bronze, représentant les fidèles en prière (une façon d’être toujours sur les lieux du culte), mais on a également retrouvé des couteaux, des épées, des poignards, des céramiques, des objets de toilette, des pièces de tissus ou des bijoux, ainsi que de très nombreuse représentation de la double hache crétoise en or ou en bronze. Cette hache n’était pas une arme, mais l’outil de base des crétois. Elle représente donc un vœu de prospérité et non un vœu de victoire guerrière.


Mythologie : La naissance de Zeus

Rhéa, fille de Gaïa (la Terre) et d’Ouranos (le Ciel), était l’épouse de Chronos, dieu du Temps et premier roi des dieux. Elle porta de nombreux enfants de cette union : Déméter, Hadès, Hestia, Héra, Poséïdon et enfin Zeus. Mais on avait annoncé à Chronos que son fils le tuerait et le détrônerait, aussi celui-ci dévorait chacun de ses enfants dès sa naissance, espérant ainsi modifier son destin.
Lorsque Rhéa fût près d’accoucher de Zeus, elle implora l’aide de ses parents, pour protéger son enfant et pour sa vengeance. Gaïa, dont la colère envers Chronos n’avait d’égale que celle de sa fille, emporta l’enfant dès sa naissance pour le soustraire à son père. Elle le cacha dans une grotte, l’Oro Diktéon, afin qu’il grandisse en sécurité. Pendant ce temps, Rhéa présenta à Chronos une pierre enroulée dans un linge que le dieu avala, la prenant pour son fils.

« Hésiode, Théogonie, 468-491.
Mais vint le jour où Rhéa allait mettre au monde Zeus, père des dieux et des hommes ; elle suppliait alors ses parents, Terre et Ciel étoilé, de concevoir avec elle une ruse (mh'tin) qui lui permît d'enfanter son fils en cachette et de faire payer la dette due aux Érinyes de son père et de tous ses enfants avalés1 par le grand Cronos aux pensées fourbes. Eux, écoutant et exauçant leur fille, lui révélèrent ce qui était imparti par avance au roi Cronos et à son fils au cœur farouche. Ils la menèrent à Lyctos, au gras pays de Crète, le jour où elle devait enfanter le dernier de ses fils, le grand Zeus. Et la terre géante le prit pour le nourrir dans la vaste Crète. L'emportant donc à la faveur des ombres de la Nuit rapide, elle atteignit les premières hauteurs du Dictos, et de ses mains, le cacha au creux d'un antre inaccessible, dans les profondeurs secrètes de la Terre divine, aux flancs du mont Agéon, que recouvrent des bois épais. Puis, entourant de langes une grosse pierre, elle la remit au puissant seigneur, fils de Ciel, premier roi des dieux, qui la saisit dans sa main et l'engloutit dans son ventre, le malheureux, sans que son cœur se doutât (oujdæ ejnovhse metafresin) que, pour plus tard, à la place de cette pierre subsisterait son fils, invincible et sans souci, qui devait bientôt, après l'avoir dompté par sa force de ses mains, le dépouiller de ses prérogatives (timês exeláein) et régner parmi les immortels. »

Arrivé à ce stade, on trouve deux variantes de l’histoire. Selon la première, Zeus aurait été élevé par la chèvre nymphe Amalthée, fille de l’Océan. Devenu adulte, Zeus la placera parmi les étoiles en gage de reconnaissance (c’est le Capricorne).
Selon une autre source, Zeus est élevé par deux nymphes, Adrastéia et Idè, Amalthée n’apportant que son lait dans cette version, et protégé par les Courètes. Ces derniers, inventeurs et dispenseurs de savoir divin, en armes, frappaient leur javelot sur leur bouclier, dansant, criant et jouant du tambour autour du jeune Zeus. Ils masquaient ainsi les pleurs de l’enfant pour que son père ne les entende pas. On retrouve là les éléments des danses orgiaques.
Ainsi grandit Zeus, jusqu’à ce qu’il défie Chronos et le tue, libérant par là même ses frères et sœurs.

« Apollodore 1, 1, 6 - 2, 1 Rhéa, furieuse de ces actes, se rend en Crète quand elle se trouve enceinte de Zeus, et elle met Zeus au monde dans une grotte du mont Dicté. Elle le donne à élever aux Courètes et aux filles de Melisseus, les Nymphes Adrasteia et Idè. Celles-ci nourrissaient l'enfant avec le lait d'Amalthée, tandis que les Courètes, en armes, gardaient le nourrisson dans la grotte et choquaient leurs lances contre leurs boucliers pour que Cronos n'entende pas la voix de l'enfant. Rhéa, ayant emmailloté une pierre, la donna à avaler à Cronos comme si c'était le nouveau-né.Lorsque Zeus fut devenu adulte, il prend comme complice Mètis, la fille d'Océan, et celle-ci fait avaler à Cronos une drogue qui l'oblige à vomir d'abord la pierre et ensuite les enfants qu'il avait avalés. Avec eux, Zeus mena la guerre contre Cronos et les Titans. Comme ils se battaient depuis dix ans, Gè prophétisa à Zeus la victoire, s'ils prenaient pour alliés ceux qui avaient été jetés dans le Tartare. Il tua Campè qui surveillait leur prison, et les délivra.. Les Cyclopes donnent alors à Zeus le tonnerre, l'éclair et la foudre, à Pluton le casque et à Poséidon le trident. Munis de ces armes, ils triomphent des Titans (…). Ils se partagent le pouvoir par tirage au sort. Zeus obtient la souveraineté sur le Ciel, Poséidon sur la mer et Pluton sur le séjour d'Hadès. »


Et maintenant, les photos ! Celles marquées d'un * ne sont pas de moi, ce sont des cartes postales. Les couleurs parfois surprenantes sont dues à la prise de vue en mode "nocturne". Et comme toujours : on clique sur la photo si on veut la voir en plus grand !





























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